Comment les publics arabes utilisent les médias ?

septembre 17, 2016 • Derniers articles, Economie des médias, Les infos du numérique, Modèles économiques • by

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L’usager arabe exposé à tous les médias

La majorité de la population en Tunisie, en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis a tendance aujourd’hui, à regarder les films et les programmes télévisés et à écouter de la musique sur Internet. Il s’agit de plus que 80 % de ses populations qui ont gardé les pratiques classiques d’écoute et de visionnage, en adoptant les nouveaux supports en-ligne.

C’est l’un des résultats dévoilés par une enquête menée par l’Université Northwestern à Qatar en partenariat avec l’Institut du Film à Doha et publiée en 2016. Cette enquête a été faite dans six pays du monde arabe à savoir l’Egypte, le Liban, la Tunisie, l’Arabie Saoudite, le Qatar, et les Emirats Arabes Unis. Elle portait sur les usages des médias dans ces pays en mettant l’accent sur différents axes : la fréquence de l’usage des médias, les attitudes culturelles, la censure et la régulation, les usages en ligne et sur les médias sociaux, les films, la télévision, les jeux vidéo, le sport, les news et les médias pour enfants. Notons que certains axes ont été déjà traités dans une étude similaire en 2014, ce qui permet de comparer les écarts et de déceler des tendances.

Certains chiffres de cette enquête interpellent néanmoins les chercheurs : le nombre global de personnes qui regardent la TV à Qatar est en diminution.

D’autres chiffres ont révélé que les personnes interviewées qui composent l’échantillon de cette enquête, sont devenues en 2016 plus ouvertes aux autres cultures via les films ou les programmes télévisés. Ainsi, il s’agit de pas moins de 36 % de la population arabe enquêtée qui a sur la liste des chaines regardées, une chaine en langue étrangère. Quand il y a un  blocage, il n’est pas forcément un choix individuel libre, puisque 66 % de la population enquêtée confirme que le gouvernement égyptien bloque tout contenu jugé « répréhensible ».

Les pratiques sur des médias sociaux 

Cette enquête a confirmé que le nombre d’usagers de Facebook et de Twitter a diminué en Arabie Saoudite et au Liban. 40 % au moins des Tunisiens n’utilisent plus Twitter et 15 % des Qatariens n’utilisent plus Facebook. Par contre, le nombre des usagers d’Instagram dans tous les pays du corpus de la recherche a évolué.

L’usage limité de WhatsApp en Tunisie est aussi remarquable en comparaison avec les autres pays arabes car il s’agit de 3 % seulement de la population Tunisienne qui utilise ce média social alors que dans les autres pays, plus que 74 % de la population est présente sur WhatsApp. Snapchat n’a pas encore trouvé de place en Tunisie. Puis, peu de gens dans les différents pays utilisent LinkedIn, Googlechat, Line, Skype et Viber. Ce qui confirme d’ailleurs que Facebook est le média social numéro un dans ces pays arabes.

Par la suite, le pourcentage des partages de vidéos en ligne a évolué dans les pays arabes, à l’exception de la Tunisie. Mais les gens en Tunisie n’ont pas cessé pas de partager des informations en ligne. Cette dernière est une pratique très répandue et en évolution dans les différents pays enquêtés.

En ce qui concerne, la protection des données personnelles, plus que 45 % des personnes interrogées ont confirmé qu’ils ont changé de pratiques sur les médias sociaux afin de se protéger. Ainsi aucun pourcentage ne s’affiche concernant le pourcentage des Egyptiens qui ont peur d’être contrôlés par leur gouvernement ou par leurs opérateurs d’Internet. Aucune raison ne justifie l’absence de ces chiffres.

De même, les populations enquêtées ne sont pas encore prêtes à payer pour un contenu médiatique en ligne, même s’ils ont tendance aujourd’hui à regarder des films ou des programmes télévisés sur Internet.

Quant à la langue utilisée sur Internet, l’anglais est moyennement utilisé et c’est qui l’arabe s’impose dans tous les pays de l’échantillon sauf en Tunisie, où le français est encore bien présent.

Cette étude sur les usages des médias nous donne une idée globale sur les habitudes médiatiques médias dans certains pays arabes. Elle a pris aussi en considération comme variables : l’âge et le sexe. Ce qui rend ses résultats plus détaillés.

Crédit Photo, Ahubeco

 

 

 

 

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