C’est une mauvaise nouvelle pour Facebook- mais finalement non.
Il y a quelques jours à peine, une nouvelle étude réalisée par « Pew Research Center » a trouvé des preuves d’un «exode croissant de Facebook» chez les jeunes, ainsi que d’un désenchantement en hausse vis-à-vis des principaux médias sociaux. Selon Pew, 42% des personnes interrogées aux États-Unis avaient fait une pause de Facebook pendant plusieurs semaines ou plus l’année dernière. Un quart des personnes interrogées ont même déclaré avoir supprimé l’application mobile de Facebook de leurs smartphones.
Un nouveau rapport de l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme et de « Kantar Media » confirme ces conclusions dans certains autres pays. Les auteurs trouvent que les internautes au Brésil, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis se détournent de Facebook pour quatre raisons principales: la perte de pertinence, les risques d’exposition, l’environnement désagréable et les préoccupations de confidentialité.
Mauvaise nouvelle pour Facebook? Pas tellement…
Alors que les utilisateurs se détournent du géant des médias sociaux pour discuter et partager les nouvelles, d’autres plateformes de médias sociaux telles que les applications de messagerie instantanée et Instagram deviennent plus pertinentes – et avec Instagram, Facebook Messenger et WhatsApp dont la société californienne possède la plupart.
Selon ce rapport, les utilisateurs préfèrent les applications de messagerie pour partager et discuter des nouvelles, où ils peuvent définir leur audience. Les participants ont également cité une plus grande confidentialité, sécurité et immédiateté comme des raisons pour lesquelles ils préfèrent les applications de messagerie plutôt que Facebook.
Méthodologie: Le projet a couvert quatre pays: le Brésil, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les marchés ont été sélectionnés pour couvrir une gamme de niveaux d’utilisation de Facebook et des applications de messagerie pour les nouvelles; attitudes potentiellement différentes vis-à-vis de la vie privée; et un mélange de pays anglophones et non anglophones. Le travail de terrain dans chaque pays a été divisé entre les jeunes (20 à 29 ans) et les plus âgés (30 à 45 ans) qui, entre eux, utilisent une variété de marques et de plates-formes pour consommer des informations. Tout le monde avait un compte Facebook et utilisait Facebook et les applications de messagerie pour les nouvelles au moins une fois par semaine. Le travail sur le terrain a été effectué en février 2018. |
Pourtant, les auteurs suggèrent que le rôle d’outil d’information de Facebook est loin d’être terminé. La plate-forme est souvent le lieu où les nouvelles sont découvertes, puis partagées et discutées dans les applications de messagerie. Alors que certains participants à l’étude ont salué les efforts de Facebook pour désengorger leurs flux de nouvelles, notamment la suppression de certaines publicités, ils appréciaient toujours son rôle de portail d’information.
Pour les éditeurs, ces nouvelles sont un « sac mélangé »
L’un des principaux défis à venir sera de se connecter avec des publics qui échangent sur des plateformes fermées, en particulier WhatsApp et Facebook Messenger.
Comme l’écrivent les auteurs, «réduire les nouvelles sur Facebook n’est peut-être pas la solution. Les gens sont intéressés par les nouvelles et ils apprécient toujours Facebook comme mécanisme d’information. Ils se tournent vers les applications de messagerie en partie pour éviter la toxicité du débat politique dans les espaces plus ouverts. Ils préfèrent partager et discuter des nouvelles avec leurs vrais amis. Facebook est en train d’être enrichi, plutôt que remplacé, par des applications de messagerie: les nouvelles sont diffusées sur Facebook et socialisées sur WhatsApp.
N.B. : Cet article a été publié sur le site anglais de l’Observatoire Européen du Journalisme et traduit par Yosr Belkhiria
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