Quelques jours après les Assises du Journalisme de Tunis, la Tunisie a abrité du 22 au 23 novembre le séminaire régional des gouvernements ouverts, dans le cadre du Projet d’Appui aux Gouvernements Ouverts Francophones (PAGOF). Quatorze pays ont pris part à cet événement notamment trois pays arabes : la Tunisie, le Maroc et la Mauritanie.
De nombreuses personnalités acteurs de la vie politique et de la société civile, ont marqué leur présence lors du lancement de cet événement, pour présenter les bonnes pratiques à adopter, notamment M. Kamel Morgane ministre chargé de la fonction publique, de la modernisation de l’administration et des politiques publiques, qui a confirmé que le Gouvernement ouvert présente un défi réel pour pérenniser la démocratie. Ainsi, ce séminaire considère selon lui, une opportunité pour lancer le débat autour de cette thématique qui interpelle de nombreux pays francophones. Il s’agit d’après lui, d’un nouveau mode de gouvernance ayant pour base les principes du gouvernement ouvert pour une administration de qualité, équitable et qui répond aux exigences économiques.
Notons ainsi que les principaux chantiers engagés par l’administration tunisienne ont démarré depuis 2014, et ont abouti à deux points :
- *La mise en place d’un cadre juridique solide qui permet la dénonciation de la corruption et facilite l’accès à l’information. Ceci a mené à la naissance de l’Instance Nationale de l’Accès à l’Information.
- *Le développement d’une plateforme en ligne visant la transparence et la participation des citoyens. Ceci a mené à la naissance du portail du gouvernement ouvert.
Monsieur le ministre a rappelé à cette occasion, le public présent de l’article 15 de la constitution tunisienne qui dit :
« L’administration publique est au service du citoyen et de l’intérêt général. Son organisation et son fonctionnement sont soumis aux principes de neutralité, d’égalité et de continuité du service public, conformément aux règles de transparence, d’intégrité, d’efficacité et de redevabilité ».
La constitution tunisienne a signalé d’ailleurs, la participation citoyenne à la mise en place des projets au service de leur collectivité locale. Ce qui explique la présence des plateformes en ligne pour permettre aux citoyens de porter plainte.
Quant à l’état actuel du gouvernement ouvert en Tunisie, les citoyens disposent d’un accès facile aux informations relatives aux domaines suivants : culture, transport et municipalité.
Une occasion pour échanger les bonnes pratiques
De son côté, M. Khaled Sellami, directeur général de l’unité de l’administration électronique auprès du Gouvernement tunisien, a rappelé que la mise en place d’un cadre opérationnel pour assurer l’adhésion de la Tunisie à cette initiative a pris du temps, et ce, grâce aux efforts d’un comité de pilotage au sein de la Présidence du Gouvernement. Un diagnostic de la situation a eu lieu au départ, et ceci a permis à ce comité de réaliser certains nombres d’actions à savoir la publication du budget de l’État, l’élaboration du budget citoyen et autres éléments nécessaires pour rejoindre le réseau de Open Gov.
De plus, M. Sellami a ajouté qu’un rapport sur le gouvernement ouvert a été publié en 2014. Ce rapport présentait plusieurs aspects du gouvernement ouvert notamment la convergence des aspirations, la compréhension et la croissance accrue des responsables publics de l’importance de cette approche de réforme, l’usage et l’intégration des TIC dans l’action gouvernementale et administrative, etc. Ceci n’empêche d’informer les défis que la Tunisie a rencontré pour rejoindre le réseau mondial de Open Gov, en ayant un score de 12 points.
Officiellement, le 14 janvier 2014, la Tunisie a rejoint l’Open Government Partnership (OGP). Ceci a mis en place un forum ouvert à toutes les composantes de la société et a permis d’établir un processus ouvert et transparent pour avancer de son projet de transparence et d’accès facile à l’information. M. Sellami a signalé l’importance de la co-création entre un gouvernement engagé et une société civile mature et consciente.
De sa part, M Jeremie Daussin-Charpentier, Directeur adjoint de l’agence AFD de Tunis a rappelé que la Tunisie est le premier pays de l’Afrique francophone qui a rejoint cette voie et qu’elle compte parmi les premiers pays avoir endossé la loi une universelle des droits des citoyens. Donc ce séminaire n’est qu’une opportunité aux pays francophones pour partager leurs problèmes et leurs soucis pour un gouvernement plus participatif.
Notons que le Gouvernement français a décidé dans le cadre du projet d’Appui aux Gouvernements Ouverts Francophone (#PAGOF) de soutenir les pays francophones entre 2018 et 2020, surtout que la France a intégré cette initiative en 2014 et a participé à la coprésidence en 2016.
M.Theophilous Chiviru, le coordinateur régional PGO pour l’Afrique et le Moyen Orient, a mentionné également que la démocratie est une pratique quotidienne. Ainsi le partenariat de l’Open Gov permet aux citoyens de devenir partenaires. Dans ce cadre, certains pays francophones sont en évolution de façon qu’on peut selon lui, constater que des élections sont devenues de plus en plus matures. Mais ceci n’empêche pas de confirmer également qu’il y a encore d’autres obstacles dans certains d’autres pays, notamment les pratiques de censure de certains gouvernements et la pauvreté. Ainsi, la situation diffère d’un pays vers un autre mais ce séminaire n’est qu’une occasion pour échanger les bonnes pratiques.
Il finira par dire « Les gouvernements vont servir les citoyens et non pas se servir des citoyens ».
Ce lancement du séminaire a été suivi d’une série d’ateliers en parallèle structurés autour de cinq thématiques fondamentales à savoir :
- *Faciliter la libre circulation des idées par le droit d’accès à l’information
- *Répondre aux défis de transparence et de gouvernance financière
- *Les nouveaux cadres de participation citoyenne
- *Plaidoyer pour le gouvernement ouvert, trouver ses alliés et les convaincre
- *Associer l’innovation pour renforcer les capacités et mobiliser les écosystèmes
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