« Fact Checking » contre « Fake News »

septembre 26, 2019 • Articles récents, Derniers articles, Ethique et Qualité, Journalisme spécialisé, Media et Politique • by

Crédit Photo @UPF Section Tunisie

En pleine période électorale, le Fact Checking (la vérification de l’information) est à l’ordre du jour en Tunisie. La désinformation fait des ravages sur les réseaux sociaux et entraîne avec elle quelques médias professionnels peu  habitués à la pratique du fact cheking.

C’est dans ce contexte que la Section Tunisie de l’Union de  la Presse Francophone (UPF) a organisé une table ronde réunissant professionnels et académiciens du secteur des médias en plus de représentants de la société civile. Les débats ont porté sur  l’état des lieux et les  moyens capables de réduire l’impact de ce phénomène, à la veille  de l’élection présidentielle anticipée du 15 septembre et des élections législatives qui se tiendront en octobre prochain.

De l’élaboration d’une plateforme de vérification et de lutte contre la désinformation à l’inclusion des outils de fact checking dans le  programme académique de l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI), les outils varient mais l’objectif est unique : réduire l’impact des fausses informations et lutter contre la manipulation.

Une nouvelle matière enseignée à l’université

La directrice de l’IPSI (Université de la Manouba)  Hamida El Bour, a annoncé, lors de son intervention, que l’Institut va introduire une matière sur le fact Checking dans sa grille des programmes  pour l’année universitaire 2019-2020.

« Le mot fake news a émergé à la  fin du 19e siècle mais a été ressuscité lors de la campagne électorale de 2016 aux états unis, pour être utilisé par Donald Trump dans le but d’attaquer les médias et intimider les journalistes », a-t-elle rappelé.

Selon elle, les fake news ont pris de l’ampleur avec l’usage du web 2.0 quand les pratiques fut généralisée  par l’accès de tout le monde à ce type de désinformation. Il s’agit selon elle, d’établir un équilibre entre la liberté d’expression et la crédibilité de toute intervention journalistique.

Selon El Bour, le phénomène de désinformation intéresse  aussi les chercheurs et universitaires face au danger de manipulation.  En effet, de plus en plus de chercheurs s’intéressent à cette thématique à travers des articles scientifiques mais aussi des mémoires et des thèses.

Une nouvelle plateforme de vérification de l’information

Une nouvelle plateforme de vérification de l’information (Fact checking) et de lutte contre les  fake news est en cours d’élaboration par la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA). Selon le président de la HAICA Nouri Lajmi, Cette plateforme est le fruit d’une coopération entre les différents intervenants dans ce domaine. Elle regroupera des journalistes des médias publics dont notamment la TAP. « La plateforme qui est en état d’amélioration constance, sera fonctionnelle d’ici quelques jours pour traquer la désinformation mais aussi pour publier la bonne information » a indiqué Lajmi invitant par la même occasion les journalistes à se mobiliser contre la désinformation. . Selon lui, cette plateforme regroupe des techniques de vérification avancées.

La désinformation menace la crédibilité des journalistes, a indiqué Lajmi invoquant les expériences d’autres pays comme la France dans  la lutte contre la désinformation. « La loi anti fakenews a été adoptée en France en décembre 2018 pour exiger une plus grande transparence par rapport aux plateformes. Elle permet de faire le suivi voire interdire une chaine qui fait de la manipulation à travers les fake news », a-t-il indiqué.

Rappelons  que la Section tunisienne de l’Union de la Presse Francophone  , présidée par Hanene Zbiss,  a été créée  en juin 2019 en présence de la secrétaire Générale de l’UPF, Zara Nazarian.

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