Cherchant, conformément à son mandat, à défendre la liberté de presse dans le monde, l’UNESCO vient de publier son nouveau rapport « Tendances mondiales en matière de liberté d’expression et de développement des médias 2017-2018 ». En fait, le titre est trompeur car le rapport couvre la période 2012-2017.
Il s’agit d’un examen critique des tendances mondiales en matière de liberté des médias, de pluralisme, d’indépendance et de sécurité des journalistes. Ce rapport s’appuyant d’ailleurs, sur des études régionales, confirme que :
– La liberté des médias est notamment limitée par de nombreuses restrictions légales sur le droit de communiquer des informations et des idées, bien que des progrès soient observés en ce qui concerne les garanties juridiques à chercher et à recevoir de l’information.
– Les cinq dernières années ont vu la multiplication considérable des sources d’information. Pourtant,la concentration de la propriété des médias et des services Internet soulèvedes préoccupations majeures. Les effets de filtrage des médias sociaux, quicréent des « bulles » dans lesquelles les gens n’accèdent pas à la vérité ouaux « points de vue » qu’ils jugeraient « gênants » ou « inappropriés » en estun exemple.
– L’indépendance des médias s’affaiblit et les normes professionnelles dujournalisme s’érodent sous l’effet des forces économiques d’une part côté et de manque de reconnaissance de lapart des acteurs politiques de l’autre. Les entreprises de médias et de l’Internet sont de plus en plus conscientesde la nécessité de s’autoréguler.
– Les tendances restent extrêmement alarmantes, en ce qui concerne enfin la sécurité physique, psychologique et numérique des journalistes, même si la mise en œuvre du Plan d’Action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité représente un espoir. Il existe un nouvel élan pour des mécanismes desuivi, de prévention, de protection et de renforcement de la justice pour les crimes commis contre les journalistes.
Les dix défis à relever :
– L’augmentation du harcèlement cybernétique et des discours haineux ;
– L’augmentation des blocages, du filtrage etdes coupures ;
– La reconnaissance accrue du droit d’accès à l’information du public ;
– L’évolution du nombre d’individus ayant accès à Internet ;
– La propagation de fausses nouvelles et d’ informations non vérifiées ;
– L’évolution des menaces pour la sécurité physique et numérique des journalistes ;
– L’impunité des crimes commis contre les journalistes ;
– La disponibilité de contenus médiatique sur le web grâce aux productions des internautes sur les réseaux sociaux
– La présence limitée des femmes dans les médias
– L’augmentation des critiques à l’encontre des médias