Journalistes tués dans le monde : les freelance de plus en plus exposés

juillet 25, 2018 • Articles courts, Articles récents, Derniers articles, Journalisme spécialisé, Liberté de presse et censure • by

En moyenne, deux journalistes ont été tués chaque semaine dans la période 2012 – 2016, révèle le « Rapport mondial sur les tendances mondiales en matière de libertés d’expression et de développement des médias » publié récemment par l’UNESCO.

Du début de 2012 à la fin de 2016, l’UNESCO a recensé le meurtre de 530 journalistes, lit-on dans le rapport qui indique que l’année 2012 était l’année la plus meurtrière à ce jour, avec 124 journalistes tués dans les différentes régions du monde. Le nombre des journalistes est donc en nette augmentation par comparaison avec la période de cinq ans précédente, de 2007 à 2011, au cours de laquelle  l’UNESCO avait recensé 316 tués.  « Bien que le nombre de journalistes tués chaque année ait légèrement diminué depuis 2012, il demeure extrêmement alarmant.», estime l’UNESCO.

Crédit photo @UNESCO

La région arabe (Maghreb et Moyen orient) est, selon le rapport, la région la plus dangereuse pour les journalistes, 191 journalistes y ayant trouvé la mort entre 2012 et 2016, avec un chiffre record de 50 décès en 2012. « Bien qu’on ait enregistré une légère baisse les années suivantes, la région représente globalement 36 % de l’ensemble des cas », selon la même source. L’Amérique latine et les Caraïbes ont vu croître le nombre des journalistes tués au cours des cinq dernières années, avec un chiffre global de 125 meurtres et un pic de 28 tués en 2016. Dans la région Asie et Pacifique, après une forte baisse jusqu’en 2014, les meurtres sont repartis brusquement à la hausse pour atteindre un pic de 27 tués en 2016.  Cependant, en Afrique, une très nette diminution des meurtres de journalistes a été enregistrée durant ces cinq dernières années, leur nombre étant passé de 26 en 2012 à sept (7)  en 2016. En Europe centrale et orientale, le nombre des meurtres a fluctué au cours de la même période, sans présenter de tendance claire, tout en restant relativement faible (Chiffre).

Selon l’UNESCO, la majorité des meurtres de journalistes perpétrés au cours de la période 2012-2016, soit 56 % des meurtres de journalistes, se sont produits dans des pays en proie à un conflit armé. « Sur les 328 meurtres de journalistes recensés au cours de la même période par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et dont il est confirmé qu’ils sont liés à leur travail en tant que journaliste, près de 50 % ont été assassinés, contre 36 % pris dans des tirs croisés et 14 % tués au cours d’une mission dangereuse », lit-on de même source.  Selon elle, les causes les plus probables de cette violence meurtrière étaient les groupes politiques (36 %), suivis par les militaires (22 %), les 20 % restant étant de source inconnue.

Les journalistes freelance les plus exposés

L’UNESCO estime que les journalistes freelance représentent une proportion croissante des journalistes tués. Selon les constatations de l’UNESCO, au cours des cinq dernières années, 113 journalistes freelance ont été tués, soit 21% des meurtres de journalistes.

Crédit photo @UNESCO

Selon le rapport, les freelances sont particulièrement vulnérables car ils préparent souvent seuls leurs reportages, dans des environnements dangereux et sans bénéficier du même degré d’assistance et de protection que les journalistes titulaires. « Ce sont les journalistes et les équipes travaillant majoritairement pour la télévision qui ont été les plus touchés (166), suivis par ceux qui travaillent majoritairement pour la presse écrite (142), la radio (118), le Web (75) et ceux qui travaillent pour des plates-formes multiples (29). La grande majorité des journalistes tués étaient des journalistes locaux (92 %), 8 % étant des correspondants étrangers ».

 

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