L’ombudsman ou le fils invisible entre les médias et leurs publics

mars 13, 2017 • Articles courts, Derniers articles, Ethique et Qualité • by

Journalistes/ animateurs en mode médiation avec leurs publics

L’ombudsman ou le médiateur est la personne qui, au sein du média, joue le rôle d’intermédiaire entre les journalistes ou animateurs et leurs publics. Ce métier, importé de Scandinavie était inconnu en Tunisie avant 2014. Un projet a été mené par Mena Media Monitoring (MMM) en partenariat avec  l’Institut Erich Brost (EBI) de l’université de Dortmund en Allemagne en 2014 en vue de former des médiateurs au sein des médias tunisiens. « A  l’époque il n’y a avait qu’un seul médiateur sur toute la Tunisie : celui de la radio privée Mosaïque FM », indique la membre de MMM,  Fatma Louati.

Le projet « Médiateurs dans les médias tunisiens » s’est fixé pour objectif de promouvoir le concept de responsabilité des médias basé sur l’autorégulation. En 2014, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA, Tunisie) ayant posé la désignation d’un médiateur comme condition à l’obtention ou à la prolongation d’une licence de diffusion.

Le projet prévoit également d’établir un réseau de médiateurs dans les médias-clés en Tunisie. Sous leur responsabilité exclusive, les professionnels des médias devront relever des irrégularités au sein de leur secteur et les traiter. « Ce sera là une manière d’accroître la confiance de l’opinion publique en leur capacité à gérer les nouvelles libertés de manière responsable. », affirme Fatma Louati.

Tout a commencé en 2014 par une séance de réflexion avec des représentants et responsables de radios tunisiennes dont Shems FM, Express FM, la télévision nationale et la radio nationale.

En été 2015, un premier groupe de participants des différentes radios locales  a suivi une formation de médiateur. Les participants ont bénéficié ensuite d’une formation à  l’institut Erich Brost à Dortmund en septembre 2016. Les formateurs étaient principalement les médiateurs de chaines de radio ou de télé européennes  dont Nicolas Jacobs et Jean Pierre Constantin (médiateurs du groupe France Médias Monde). Cette formation a été suivie par des visites à France télévision et à radio France. De retour en Tunisie, les médiateurs tunisiens ont, à leur tour, assuré une formation pour leurs collègues.

Après deux ans de pratiques et de formations, les médiateurs tunisiens sont parvenus à avoir une idée plus claire de la mission d’un médiateur au sein des différents moyens d’information écrits, audiovisuels et électroniques.

Mohammed Al-Ahmadi, médiateur de la radio Regueb, a déclaré « qu’il y avait eu des plaintes contre sa rédaction. Dans plusieurs cas, les auditeurs dénonçaient le manque de professionnalisme des journalistes. Ainsi, dans le cas de plaintes fondées sur la base de fautes avérées, Al-Ahmadi a dialogué avec les journalistes impliqués et est parvenu à les convaincre de supprimer ou corriger les informations mises en cause sur le site de la radio. Al-Ahmadi pense qu’à l’avenir, les journalistes seront plus prudents quant à la protection des sources et au respect des règles de déontologie. Le médiateur de Radio 6, Ayman Cherigui, pense pour sa part que la stimulation des échanges entre les journalistes et leur public permettra à terme d’éviter des actions en justice contre les médias » lit-on dans un communiqué publié à l’issue de la dernière séance de réflexion tenue au siège du Centre Africain de Perfectionnement des Journalistes et Communicateurs (CAPJC) à Tunis avec les partenaires, la HAICA, les médiateurs de France 2 et France 3.

Crédit photo @dossierfamilial

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