Le déclenchement du « printemps arabe » en Tunisie et en Egypte a contribué à la naissance du mouvement du « 20 Février 2011 », dont ses membres ont manifesté dans plus de 50 villes marocaines, appelant à la lutte contre la corruption et la tyrannie. Ceci a poussé le Roi à annoncer une réforme constitutionnelle afin d’éviter une révolution populaire.
Dans un article intitulé «Maroc: La liberté d’expression et d’information entre la loi, les pratiques des acteurs politiques et le rôle du pouvoir judiciaire», Abdul Aziz Nououidhi, avocat et militant des droits humains, a mis l’accent sur les évolutions qu’a connues la scène médiatique marocaine depuis cette date jusqu’à aujourd’hui, notamment :
- La propagation de la presse électronique et l’évolution des pratiques sur les médias sociaux
- l’adoption d’un nouveau code de la presse en 2016 concernant la protection de la liberté de la presse et la création du Conseil national de la presse
L’auteur a proposé sept recommandations pour remédier aux insuffisances de la législation marocaine au regard des traités internationaux de protection des droits de l’homme:
1-Afin d’éviter que les accusés soient poursuivis en cas d’arrestation, le code de la presse doit inclure tous les délits -commis par publication ;
2-Une loi garantissant le droit d’accès à l’information doit être promulguée afin d’activer l’article 27 de la Constitution marocaine ;
3-La loi sur la publication de journaux papier et électroniques ne devrait pas contenir de conditions limitant la liberté d’opinion et d’expression ;
4-La nécessité d’activer la loi sur la création du Conseil national de la presse, qui assure l’éthique de cette profession, en garantissant son indépendance et de son caractère représentatif ;
5-La nécessité d’empêcher les autorités et les décideurs d’encourager les journaux et les sites qui ne respectent pas les règles du journalisme et qui pratiquent la diffamation contre les personnes et les agressions verbales ;
6-La nécessité d’assurer l’indépendance du pouvoir judiciaire pour que les journalistes et les blogueurs ne soient pas poursuis par la loi pénale par vengeance ou de manière sélective ;
7-La nécessité de respecter le texte lois sur les associations et de ne pas entraver le fonctionnement des associations qui défendent la liberté de la presse.
Notons que cette étude a été publiée en 2018, dans le cadre d’un rapport intitulé « La liberté d’expression dans les pays du Maghreb: le décalage entre les textes juridiques et les pratiques judiciaires », sous la direction de International Media Support (IMS) et de l’association « Vigilance pour la Démocratie et de l’Etat Civique ».
N.B: Cet article est également disponible sur la version arabe de l’Observatoire Arabe du Journalisme