COVID-19 : Les nouveaux défis pour les journalistes

mai 21, 2020 • Derniers articles, Dossier d'actualité, Ethique et Qualité, Le journalisme au temps du coronavirus, Liberté de presse et censure, Media et Politique, Media et Politique • by

Source @UNESCO

Suite à la propagation de la pandémie COVID-19, et dans le cadre de la célébration annuelle de la journée mondiale de la liberté de la presse, l’UNESCO a publié une nouvelle note d’information intitulée Journalisme, liberté de la presse et COVID-19. Ceci fait partie de sa série de publications « Tendances mondiales en matièrede liberté d’expression et de développement des médias ».

Lors d’une discussion retransmise en direct le lundi 4 mai sur les chaînes de l’UNESCO via Facebook Live et YouTube, la Directrice générale Audrey Azoulay a déclaré : « Dans un monde aussi interdépendant que cette crise l’a montré, toute menace ou attaque contre la diversité de la presse, la liberté de la presse et la sécurité des journalistes nous concerne tous. Aujourd’hui, je souhaite appeler à un redoublement de nos efforts. En ce moment crucial et pour notre avenir, nous avons besoin d’une presse libre, et les journalistes doivent pouvoir compter sur nous tous ».

Cette crise a eu un impact immense sur le journalisme. Il s’agit en réalité de 7 tendances :

  1. Apparition d’une dangereuse « désinfodémie »
  2. Face à la demande croissante d’informations vérifiées, les médias indépendants ont réussi à proposer un contenu médiatique crédible
  3. Prise de mesures par les entreprises technologiques (Google, Facebook, YouTube, etc.)
  4. Prise de mesures réglementaires qui ont conduit à de nouvelles restrictions des droits de l’homme
  5. Mise en danger la sécurité des journalistes pour tenir le public informé
  6. Impact économique du COVID-19 et la menace existentielle du journalisme
  7. Présence de nouvellesopportunités pourdéfendre le journalisme

Les entreprises technologiques comme Google, Facebook, Twitter, YouTube et les autres, ont été affectées par cette crise, de façon qu’elles étaient appelées à modérer leurs contenus, à lancer des campagnes de collecte de dons au profit des médias, à orienter les utilisateurs vers les informations sanitaires officielles et à changer les politiques publicitaires.

En fait, la demande d’informations vérifiées de la part des médias est montée en flèche, avec des niveaux records de trafic sur le web. Les médias ont même abandonné les murs de paiement pour fournir aux lecteurs du contenu sur le COVID-19 au nom de l’intérêt public.

Déjà, le trafic Internet sur les grands organismes de presse comme le New York Times et le Washington Post  a augmenté, en enregistrant une évolution de 50 % en un mois. Quant au site web du Financial Times, le trafic a augmenté de 250 %, pareillement en un mois.

Source @UNESCO

Malgré les efforts déployés par les entreprises technologiques, une étude de l’Institut Reuters a révélé que 60% des personnes interrogées dans six pays ont déclaré que les médias d’information « les avaient aidées à donner un sens à la pandémie, la confiance dans les médias d’information étant jugée nettement plus élevée que les informations reçues sur les médias sociaux ». Mais ceci n’a pas empêché certains défis de voir le jour, à savoir :

  • Les restrictions des droits de l’homme fondées sur l’état d’urgence vont parfois au-delà de ce que permet le droit international. Cela met en péril les droits à la liberté d’expression, à l’accès à l’information et à la liberté de la presse, qui sont essentiels pour lutter contre la « désinfodémie ».
  • Mis à part le danger pour la santé physique, les journalistes sont également attaqués et arrêtés, et détenus, souvent sous l’accusation de diffuser de « fausses nouvelles » ou des rumeurs, et dans certains cas, pour réprimer les reportages critiquant la situation sanitaire ou autre.
  • Certains journalistes ont été licenciés de leurs postes, suite à l’impact économique du COVID-19 sur les médias, notamment l’absence des recettes publicitaires.

Il s’agit en effet de mise en danger de la sécurité physique, juridique, psychologique et numérique des journalistes. Selon cette étude, en ces temps difficiles, les acteurs concernés peuvent défendre : les droits de l’homme, l’accès à l’information et l’accessibilité, la connaissance, l’engagement et le renforcement de capacités, la transparence, la solidarité, la coopération multilatérale et multipartite et le suivi mondial de la crise.

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