Accès aux données de Facebook: Le CEO s’excuse auprès de ses utilisateurs

mars 29, 2018 • Articles récents, Derniers articles, Ethique et Qualité, Les infos du numérique • by

Dans un incident unique en son genre, Facebook a publié un texte d’excuses officiel, dans une série de journaux américains tels que New York Times, Wall Street Journal et Washington Post et une série de journaux britanniques tels que The Observer, The Sunday Times, Sunday Mail, Sunday Mirror, Sunday Express et Sunday Telegraph, après avoir été confirmé que l’entreprise britannique Cambridge Analytica a utilisé les données de plus de 300 000 utilisateurs de Facebook pour des fins promotionnelles.

 Dans ce texte d’excuse publié au nom de Mark Zuckerberg, ce dernier a déclaré:

« Nous sommes responsables de la protection de vos informations, et si nous ne le pouvons pas, nous ne le méritons pas.

 

Vous avez peut-être entendu parler d’une application créée par un chercheur universitaire qui a contribué à l’extraction des données Facebook des millions de personnes en 2014. C’était un abus de confiance, et je suis désolé par ce que nous n’avons pas fait le nécessaire dans ce temps. Nous sommes maintenant en train de prendre des mesures pour nous assurer que cela ne se reproduira plus (…).

 

Merci pour avoir cru en cette communauté. Je promets de faire de mon mieux pour toi ». 

 

Mark Zuckerberg a publié également un statut le 21 mars 2018, sur son compte Facebook.

A travers ce statut ou cette publication, le fondateur de Facebook a essayé de présenter une mise à jour de l’incident qui a eu lieu réellement depuis plus de cinq ans, et les procédures suivies par la direction de l’entreprise.

L’histoire de cette affaire remonte à 2013, lorsque le chercheur universitaire Alexander Kogan a créé une l’application «This Is Your Digital Life » qui consiste à verser de l’argent pour les personnes qui répondront à un test de personnalité, en annonçant déjà que ce projet  est lancé pour des fins académiques. Les utilisateurs ont été appelés à se connecter à travers leurs comptes Facebook, ce qui a permis au propriétaire de l’application d’utiliser les données personnelles de près de 300 000 personnes, ainsi que les données de leurs amis. Plus important encore, ce chercheur universitaire a mis ces données à la disposition de l’entreprise britannique Cambridge Analytica et a commencé à les analyser pour comprendre les choix et les attitudes des individus. Ce qui l’a aidé à diriger les publicités des utilisateurs. Il a également aidé à guider la campagne électorale présidentielle américaine de 2016. Personne n’aurait pu savoir cette histoire si le professeur Christopher Wylie partenaire avec Alexander Kogan, n’a pas annoncé à l’un des sites britanniques L’observateur des informations sur la campagne électorale présidentielle du président américain actuel Donald Trump.

De plus, les documents que le site L’observateur a consultés et ont été confirmés par un communiqué lancé sur le site de Facebook, montrent que vers la fin 2015, l’entreprise Facebook a découvert que des données avaient été récoltées sur une échelle sans précédent. Cependant, les utilisateurs de ce média social n’ont pas été alertés et le site lui même n’a pas pris les mesures nécessaires pour récupérer les informations privées de ces utilisateurs et les protéger.

L’entreprise s’est limitée en 2015 à envoyer un avertissement à Alexander Kogan et Cambridge Analytica après avoir été informée par  les journalistes du journal The Guardian, de sorte qu’ils suppriment toutes les données en leur possession. Elle a également écarté l’application de Kogan de Facebook et leur a demandé de confirmer qu’ils avaient supprimé toutes les données acquises de manière incorrecte. Mais au fil du temps, il semble que l’entreprise Cambridge Analytica n’a pas respecté les règles de la confirmation officielle.

Les promesses de Facebook pour protéger les données de ses utilisateurs

A travers une publication via son compte Facebook, Mark Zuckerberg a promis  les utilisateurs de ce site de ces actions:

— Enquêter sur toutes les applications qui pourraient avoir accès à un large éventail d’informations avant que l’entreprise a modifié son système en 2014 pour réduire l’accès aux données, et effectuer un audit complet de toute application ayant des activités suspectes. Facebook interdira la présence de tout développeur web sur sa plateforme, qui n’acceptera pas l’examen approfondi de son application. Dans le cas de l’existence de développeurs web qui utilisent abusivement des informations personnelles, l’utilisation de leurs applications sera interdite et prévenue.

— Restreindre l’accès des développeurs web aux données pour éviter d’autres types d’abus. Par exemple, l’entreprise supprimera l’accès des développeurs aux données des utilisateurs Facebook s’ils n’utilisent pas leurs applications dans les trois mois qui suivent. L’entreprise réduira également les données que l’utilisateur fournira pour avoir accès à l’application lorsque s’il connectera, en essayant de se limiter à fournir son nom, sa photo de profil et son adresse e-mail. En outre, l’entreprise appellera les développeurs web à demander aux utilisateurs de signer un contrat qui leurs permettra d’accéder à d’autres données privées. Un certain nombre d’autres changements sera annoncé par l’entreprise au cours des prochains jours.

— S’assurer que les utilisateurs de Facebook comprennent le système des applications qui leur ont permis l’accès à leurs données. L’entreprise présentera un outil le mois prochain, qui sera ajouté au sommet du fil d’actualité de chaque utilisateur de Facebook, sous forme d’une icône, pour lui informer des applications qu’ils utilisent et la façon avec laquelle il pourra interdire leurs accès à ses données.

Nous et les bases de données à l’ère de l’Internet et des médias sociaux

Les excuses officielles de Facebook, qui ont été prononcées au nom du fondateur et propriétaire de cette entreprise étaient plus au moins « chic ». Mark Zuckerberg n’a pas nié l’incident mais il a lancé une enquête. Ensuite, il confirmé publiquement l’affaire et il s’est excusé, en disant:

« C’est moi qui ai commencé avec cette idée de Facebook et la fin de la journée, je suis le responsable de ce qui se passe sur notre plateforme. Je suis sérieux au sujet de faire ce qui est nécessaire pour protéger notre communauté, mais cette question particulière, qui inclut Cambridge Analytica, ne devrait plus se répéter aujourd’hui, avec les nouvelles applications, sinon cela ne change pas ce qui s’est passé dans le passé. Nous retiendrons des leçons de cette expérience pour assurer la continuité de notre programme et rendre notre communauté plus pacifique pour tous afin d’aller de l’avant.

 

Je voudrais remercier tous ceux qui croient encore en notre mission et qui travaillent à bâtir cette communauté avec nous. Je sais que cela prend plus de temps pour régler tous ces problèmes, mais je vous promets que nous allons à travers cela construire un meilleur service à long terme ». 

Mais au moment où nous plaignons encore de la propagation des insultes sur les médias sociaux notamment sur Facebook, voilà que la presse mondiale nous surprend avec une autre question qui n’a pas été prise en compte.

La plupart d’entre nous pensait que grâce à un e-mail et un mot de passe, nous pouvions protéger nos données personnelles que nous publions dans le monde virtuel. Puis nous nous sommes retrouvés en train d’essayer de protéger nos données publiés sur Internet, en ajoutant notre numéro de téléphone afin que notre monde virtuel personnel ne soit accessible qu’en plaçant un code secret qui nous a été envoyé via le numéro de téléphone. Cependant, le plus grand média social au monde n’a pas réussi à protéger les données de plus de 300 000 utilisateurs et s’est limité à  s’excuser tardivement. Ce qui confirme que nos données personnelles  publiées sur Internet et les médias sociaux sont en danger, et nos vies personnelles que nous révélons via Facebook ne sont plus à caractère privée à partir du moment où nous avons parlé d’elles du monde virtuel.

Puis, avec la propagation de ce premier scandale du premier média social dans le monde, certains utilisateurs d’Internet ont appelé à boycotter Facebook après avoir constaté son incapacité de protéger les données personnelles de certains de ses utilisateurs. Comme si nous ne savions pas depuis la naissance de Facebook que nous sommes en train de fournir des informations sur nous-mêmes à des personnes que nous ne connaissons pas? Comme si nous ne savions pas que Facebook est devenu le meilleur outil au monde pour promouvoir un produit ou un projet?

D’autres, comme mentionné dans le journal britannique The Independent, ont appelé à se lancer dans une autre alternative. Et nous nous demandons: la Chine a-t-elle réussi à créer un site de réseautage social différent? Quand elle s’est isolée du monde? L’interconnexion entre les  cultures n’est-elle pas nécessaire? N’étions-nous pas auparavant utilisateurs d’autres médias sociaux à savoir : Netlog, MSN et d’autres? … Peut-être demain, nous allons volontairement abandonner Facebook et nous tourner vers un nouvel espace virtuel vu que le développement technologique est en progression continue. Il y a dix ans, Facebook n’existait pas et aujourd’hui, il est devenu l’un des moyens de communication les plus utilisés par  les êtres humains.

Dans ce cadre, nous rappelons l’importance d’éduquer les enfants et les jeunes aux bonnes pratiques sur les médias sociaux afin d’éviter ce genre de scandales. Il faut leurs apprendre que nous ne devrons pas publier toutes nos données et divulguer les détails de nos vies privées. En cas d’accès à de l’un de vos comptes, vos données personnelles sont conservées.

L’article du journal The Independent a également mentionné que croire que les entreprises géantes peuvent être efficacement organisées pour protéger la vie privée et assurer la sécurité des données, ne correspond pas à la nature de ces entreprises vu que le modèle de travail de ces entreprises consiste à contrôler notre comportement sur Internet et utiliser ces données. Ce qui rend les promesses de Mark Zuckerberg sont impossibles à croire, car les annonceurs sur cette plate-forme utilisent les suggestions de Facebook pour choisir leur public, selon différentes variables que ce soit l’âge, le sexe, le pays de résidence ou autre.

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